Roland Chopard est né en 1944. Il a enseigné les lettres modernes en lycée à Gérardmer. Il apprend la typographie à l’Ecole de l’Image d’Epinal et fonde, en 1978, l’association Æncrages & Co et les éditions du même nom qui défendent la poésie et les arts contemporains.
Il assure lui-même la composition et l’impression des livres selon les procédés traditionnels de la typographie. En 2004 il ouvre l’Espace Æncrages & Co à Baume-les-Dames où s’organisent des expositions, des ateliers et des rencontres artistiques.
Progressions de Roland Chopard a d’abord été publié sous forme d’extraits dans la revue margelles n°3, à l’automne 2020, alors que le texte était encore en cours d’écriture. « Il s’agit d’une suite de textes en prose, avec restitution de la ponctuation, oubliant la composition en huitains. Je garde évidemment la progression géométrique 1, 2, 4, 8, 16, 32 pages et les 6 pivots pronominaux correspondant à ces pages. Cela donne de courtes stances. »
Si la structure mathématique du texte ordonne le rythme de l’avancée, chaque proposition, comme autant de fragments ou d’éclats, énoncée au travers de différents sujets s’agence progressivement pour constituer un tout. Ainsi le « je » qui inaugure la succession des Progressions considère le « tu », le « il(s)/elle(s) » et le « vous », et est cependant inclut dans le « nous ». Dans ce jeu subtil de déplacements des points de vue s’élabore une réflexion complexe sur les enjeux de la création, de l’écriture et des sentiments humains qui la traversent et l’animent.
« L’écriture est un vice sans fin, écrit avec humour Roland Chopard, c’est ainsi que les mots nous remuent quand nous croyons les remuer. Ils nous obsèdent alors que nous espérons en venir résolument à bout par le travail de leur fixation méthodique et minutieuse sur les pages. »
Extrait de Progressions
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ils trouvent enfin
ce fluide jubilatoire qui écarte ce qui pourrait encore nuire au déjà là, détériorer l’espace, rompre le charme d’une langue si désarmante par tous ses errements allusifs.
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cela n’implique aucun recul devant le labeur,
qui consiste à prendre et reprendre toutes les sensations qui demeurent en sommeil dans l’incohérence du cerveau, et d’en venir à bout.
En tant que poète il a notamment publié dans les revues Action poétique, Docks, Europe, Agone, Travers, Babel Heureuse, margelles n°1 et n°3, et dans l’anthologie Le Poète d’aujourd’hui 1987-1994, ainsi que pour de nombreux livres d’artiste
Ses recueils récents sont :
Sous la cendre, éditions Lettres vives, 05.2016
Parmi les méandres, Grand Tetras, 07.2020