Benoît Sudreau est né en 1981. Il a vécu et exercé divers emplois à Bordeaux, Athènes, Paris. Un premier livre d’artiste, Filer le chaos (Le livre unique a paru en 2017, avec trois monotypes d’Alena Meas. Le second livre, Charges (Tituli, 2020) rassemble en partie les archives d’un début en matière de poèmes. Les revues « Remue.net », « A-Verse, Triages », « Le Journal des Poètes », « Les carnets d’Eucharis », « L’intranquille », « Jentayu », « Lundi matin » ou le site du peintre Régis Rizzo ont accueilli plusieurs de ses textes ou traductions. Quelques-uns de ses poèmes ont également été traduits en chinois pour la revue « Taiwan Poetry. » Il a constitué et adapté, avec la poétesse d’expression chinoise Yin Ling, un recueil de cette auteure portant sur l’exil (Le temps de guerre, Circé, 2022). Sa traduction de Dame des Vignes, de Yánnis Rίtsos, est à paraître en 2024 chez Bruno Guattari Éditeur dans la collection Dialogues (version bilingue). Il a fondé avec quelques amis les éditions « Le Feu humain », et participe au collectif d’artistes « Le lieu improbable ».
Après Charges (2020), ce nouveau recueil de Benoît Sudreau peut se lire, nous dit-il, comme « une marche de six ans dans le courant des choses qui fut aussi l’approche, d’abord obscure, du son intérieur qui purifie la voie musicale. » Mieux qu’une partition, donc, L’approche propose d’envisager, à travers une écriture exigeante et acérée, ce qui vit là, ce qui est là, dans cette réalité commune qui est la nôtre.
Extrait de L’approche
Archê. 3 septembre
d’ici je reçois l’éveil solaire de vos vulves
rien ne me l’enlève, elles passées
ouvrent les feuilles d’arbres
de pays froids · le tissé profond que la nuit entoure
dans les déflagrations de tout
ce qui serait bordure · sous le souffle
¬ et la lumière courante