Fabrice Farre est né en 1966 à Saint-Etienne, de parents originaires de la Sardaigne.
Ses textes ont paru, en France et à l’étranger, comme par exemple dans : Incertain Regard, Revue Alsacienne de Littérature, Traction-brabant, Terre à ciel, 17 secondes, La page blanche, Levure littéraire, Écrit(s) du Nord, Verso, À verse, FPM, La piscine, Revu la Revue, Arpa, Conférence, Europe, Alkemie, Catastrophes, ainsi que dans Microbe, Traversées, Osiris, margelles…, soit en tout plus d’une centaine de revues.
Nul doute que le souhait d’établir un lien avec l’autre, lecteur ou auditeur, existe bel et bien. Les moyens utilisés sont la suggestion, l’effleurement, en un mot l’extrême dépouillement. Une pauvreté pour ainsi dire accablante que l’auteur assume volontiers. Mais au fait, comment capter ce qui échappe, à savoir : un être, un visage, une voix ou une image ? Tour à tour, les vers de la première partie du recueil et la prose, de la seconde, seraient l’occasion d’atteindre au mieux une certaine forme de sublimation. De toute évidence, le pathos n’y a pas sa place. C’est davantage l’émotion, contenue et intense, qui vient alors s’adresser à notre part d’humanité et nous questionner, dans le temps imparti.
Extrait de Implore
Disposition
Nous entrons dans une histoire pensai-je
toujours attentif à ton existence
dans les hautes allées bleues de peupliers
éclairées par les feuilles agglutinées
Au ciel feuillu nous devons une errance
pourtant nos pieds foulent toujours la neige.
Extraits de Des équilibres
Bien trop timide, le cours des choses, sous la mousse
verte des bords de la géographie intime, ruisseau. Avec la rivière, une peine rassérénée lave le granite et l’apprivoise. Écueil de noble matière et toi, marin d’eau douce. Le cours toujours entraîne, dessine un bras de mer lointaine qui viendrait serrer. Joie fluviale, aux mailles ramendées de la seine demi-poisson d’argent ; huppée l’aigrette s’échappe.
[…]
Depuis ces hauteurs que bouleverse l’animal indomptable, j’aperçois autant de lumières qu’il y a d’individus. L’univers étoilé roule par terre, là où tombent les yeux, essaim bourdonnant et naturel. Un rouge intermittent, hypnotique, refuse que je me souvienne. Pour peu qu’il y ait un lieu où s’arrêter. L’animal renâcle et fait un quart de tour. Il rentre à pas lent, je serre la bride et replie la petite lune dans le noir.
- Les Chants sans voix, éd. Encres vives, coll. « Encres blanches », no 501, mai 2012
- Ru asséché, éd. Clapàs, coll. « Franche Lippée », no 373, 2012
- Sur Parole, éd. Clapàs, coll. « Franche Lippée », no 381, 2013
- America boMbon, -36°édition, coll. « 8pA6 », no 75, 2013
- La Mélodie rugueuse – ou autre dissonance, éd. Le Chat qui louche, coll. « Le Chat de Poe », Québec, 2013
- Le Chasseur immobile, éd. Le Citron Gare (peintures de Sophie Brassart), 2014. Réimpression, novembre 2017
- La Figure des choses, éd. Henry, coll. « La main aux poètes », octobre 2014
- Toucher terre, pré#carré éditeur, juin 2015
- Ligne, La Porte, 2016
- N’ai-je, éd. Encres vives, coll. « Encres blanches », n° 665, mai 2016
- Loin le seuil, éditions de La Crypte (Poeysages d’Anael Chadli), janvier 2017
- Poupée russe, Encres Vives, coll. « Encres blanches », n°691, mai 2017
- 36 choses à faire avant de mourir, pré#carré éditeur, juin 2017
- Mémoires, Ce qui reste – revue de poésie contemporaine (avec les peintures d’Anne Slacik), avril 2018
- Inflexion, Rafael de Surtis éditions, mai 2018 (peintures de Muriel Carrupt)
- Partout ailleurs, p.i.sage intérieur, mai 2018
- Avant d’apparaître, Coll. Le Vrai Lieu, Unicité, 2020
- Implore, Bruno Guattari Editeur, 2021