Lou Raoul vit en Bretagne où elle est née en 1964. Depuis 2008, elle a publié dans diverses revues (Verso, Décharge, N4728, Liqueur 44…). Outre les cinq recueils publiés aux éditions Isabelle Sauvage : Les jours où Else (2011), Else avec elle (2012), Traverses (2014), Otok (2017), Second jardin – drugi vrt (2022) sont également parus Sven (éditions Gros Textes) et Else comme absentée (éditions Henry) – tous deux en 2011- ainsi que Exsangue (pré#carré éditeur, 2012), Kim m’apprivoise aux éditions Approches (2014) et Most, aux éditions La Dragonne (2016).
Son travail d’écriture, qui oscille entre prose narrative et poésie, se retrouve dans les chantiers qu’elle mène en spectacle vivant et en arts plastiques. Son blog « friches-et-appentis » tente des fenêtres ouvertes sur ses friches personnelles et vers d’autres univers.
les labourables restitue un temps particulier du confinement lié à la pandémie planétaire que nous avons connue. Dans cette traversée, accotée à une écriture du quotidien, l’auteure observant objets et lieux, consignant gestes ordinaires et s’interrogeant sur l’écriture, explore sous la forme d’un journal, de façon subtile et parfois onirique, différents moments de ce repli.
Les photographies qui accompagnent ce « récit poétique » – faute d’autre mot pour le qualifier – sont de Frédéric Billet.
Extrait de les labourables
débris de vaisselle récupérés lavés choisis assemblés
tu rajoutes quelques pages à ta lecture en cours
le photophore provient de Linköping
où tu n’es jamais allée
le surlendemain tu prends un train
devant tes fenêtres
un train vers Brest
s’il s’arrête en pleine voie
tu en descends
tu sais très bien à quel endroit
les mots ne sont pas là pour ton malaise
celui-ci n’est pas à dire est inutile
Assieds-toi sur le seuil
et attends
que le soir se déplace.
mardi 3 novembre 2020